ALTAR

 

FRIDA

 



performances

Chez Hesperos, il s'agit souvent de formes courtes qui sont préparés pour des lieux extrêmement précis, par exemple une salle de bains, une piscine, etc. Elles placent le spectateur dans un autre rapport que celui de la salle : déambulations / visites / publics actifs / fêtes / etc.

 

Cette année une performance est en préparation, il s'agit d'Altar.

 

La saison prochaine ce sera au tour de Frida de voir le jour.

 

 


Installation : Louise Desmullier

 

Texte/Photos : Louise Desmullier / Étienne D.Michel

 

« ALTAR » est un carrefour.

Symboliquement entre vie et mort, mais concrètement entre une performance théâtrale, une installation, une exposition.

 

J’ai choisi de mettre en lien les textes écrits lors d'une première résidence en mai 2023, avec les points cardinaux, qui ont un axe en forme de croix, et proposent « un cadre dans lequel le chaos s’organise ». C’est pour symboliquement dessiner un cheminement, cartographier un espace, s’amuser avec le rapport mystique qui s’y crée, et affirmer la forme rituelle qui s’y invente.

Il y a aussi une référence à la boussole, au Nord, qui permet de toujours retrouver son chemin lorsqu’on est perdus. Et à ce « sous-titre » qu’Étienne a toujours donné au nom de notre compagnie : « Le théâtre de la maison du Nord ».

Les points cardinaux, comme un cadre qui propose de spatialiser et de mettre en regards les textes préexistants que nous avions écrits ensemble avec Étienne, et servent de points repères à suivre pour les spectateurs.

 

«ALTAR » a de multiples enjeux.

 

Il propose de poursuivre cette parole, ce récit, dont une des voix s’est arrêtée, et dont la mienne continue et se transforme aujourd’hui. Il va exposer les textes, les photographies mais aussi ouvrir cet espace qui part d’intimes pour le tendre à l’universel.

En dehors du cadre fictif du récit, il y a celui du réel et du rapport à la mort, à l’absence. Les créations deviennent traces, témoignages, autels dressés « à la mémoire de ».

Je souhaite proposer au public de se rassembler autour de la mort, qui subsiste un sujet délicat, pétri parfois de déni dans l’espace social. Nos rituels funéraires laïques sont impersonnels voire absents, et ce projet à aussi pour vocation de créer un espace qui rend hommage à.

 

Le public sera amené à déambuler en suivant un sens de lecture, qui va aussi être celui du recueil de textes. Entrant par le Nadir, qui correspond à l’avant-propos des textes. Se dirigeant vers le Nord en premier, puis l’Est, le Sud et enfin l’Ouest. Au centre, l’autel et le Zénith -ALTAR- qui situent Étienne/son absence et autour duquel moi et le public graviterons. Je ferais le lien avec le public, en proposant des temps de performances, de lectures, et autres endroits d’incarnation de la parole exposée."

 


Performance : Carlotta Moraru

Texte : Étienne D.Michel

 

Nouveau volet de la suite de monologue féminins portant sur le féminin sacré d'Étienne D.Michel, "Frida" est une ode à la célèbre artiste mexicaine Frida Kahlo, à son combat et ses blessures.

 

extrait

Une vie à fleur de peau.
Une vie à couteau tiré. Une grande impasse mexicaine.

Ce matin là, tu te lèves, et la vie n’a aucune importance. Elle est là, chaude, due, entière. Partout présente et invisible à la fois. Bref putain de merde la vie telle qu’elle est tous les jours. C’est à dire qu’on ne la remarque pas.
Et puis tu montes dans le tramway. Heureuse sans excès ni malheureuse à outrance.

La seconde d’après tu es dans le lit de la chambre de l’hôpital. Encore en vie.

Mais maintenant le mot « résilience » n’est plus un simple mot.
Tu l’avais entendu ce mot, de loin, sans le comprendre.
Tu t’en battais les couilles de le comprendre par ce que ça ne te concernait absolument pas.